La mise en lumière pérenne est aujourd’hui un incontournable dans la vie nocturne à travers le monde entier. Elle se décline souvent comme une création à mi-chemin entre l’objet d’art, la poésie et la lumière purement fonctionnelle. Elle s’invite aujourd’hui partout, dans les musées, les villes et les bâtiments. Des formations de concepteurs lumières sont même proposées par plusieurs écoles à travers l’hexagone, à Paris, Lyon, Reims, Nantes ou encore Toulouse par exemple. A l’atelier Hervé Audibert, les concepteurs se sont d’ailleurs formés dans ces écoles.
Pourtant il n’y a pas si longtemps, comptez une quarantaine d’années, cette profession n’existait pas du tout. Hervé Audibert, par exemple, s’est formé au Théâtre national de Strasbourg donc dans un tout autre univers. Celui du spectacle et de l’évènementiel et il se souvient qu’à ses débuts de concepteur lumière, il n’y avait pas d’appareils ni d’optiques dédiés à la mise en lumière architecturale ni de muséographie.
« On installait des appareils initialement conçus pour le monde du théâtre qu’on prêtait à la fonction du projet à éclairer , rembobine-t-il. Sur le premier UGC Ciné Cité de Saint-Eustache, j'ai par exemple, utilisé de tout-petits projecteurs dessinés par Stefano Necchi"
Les appareils dédiés à la mise en lumières pérenne sont en effet apparus quelques temps après la professionnalisation du métier.
La profession de concepteur lumière est officiellement apparue en France dans les années 1980. Elle est théorisée pour la première fois sous la plume de Pierre Bideau suite à sa mise en lumière de la Tour Eiffel, en 1985. Ingénieur devenu concepteur lumière, il ouvre rapidement la voie à d’autres amoureux de la lumière comme François Migeon, plasticien de la lumière, à la tête de l’agence 8’18 mais aussi de Roger Narboni, fondateur de l’agence Concepto. Lui aussi va apporter sa pierre à l’édifice et une réflexion sur le sujet notamment autour de la trame noire.
Grâce à tous ces théoriciens, le concepteur lumière dispose aujourd’hui d’une vraie place au sein des projets. De manière générale, il y prend part dès la première étape de sa création. A l’atelier Hervé Audibert, nous sommes par exemple souvent sollicités par les maîtrises d’œuvre dès la première phase de concours. Une fois le concours gagné, nous contribuons à chacune des phases de l’esquisse aux AOR.
La mise en lumière peut concerner les espaces intérieurs, extérieurs voire les deux. Il s’agit toujours de respecter des normes d’éclairement, de tenir compte du souhait de la maitrise d’œuvre et d’ouvrage et de prendre en compte les dimensions spatiales, urbaines et culturelles du projet.
A l’atelier Hervé Audibert, plusieurs projets ont été très riches en défis à relever. Le plus récent a été la mise en lumière de la place Alphonse Riquet sur le parvis de la gare d’Amiens pour mettre Jules Verne à l’honneur.
Le projet, dont la cohésion artistique a été assurée par François Schuitten, a été réfléchi avec le paysagiste Thierry Huau. L'atelier H.Audibert a imaginé, conçu et projeté des visuels sur des murs d’eau, évoquant l'univers de Jules Verne, accompagnés d’une œuvre musicale composée par Bruno Letort. Le sculpteur Pierre Matter apposera bientôt une sculpture monumentale au centre de l’œuvre. Pour réaliser ce projet de mise en lumière, il a fallu prendre en compte, le climat, le vent, la présence humaine omnisciente et l’environnement urbain alentour.
En 2022 plus encore que ces dernières décennies, le respect de la nuit mais également la prise en compte de l’être humain et de son bien-être ou de la faune et de la flore occupent une place centrale dans la conception lumière.
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